Dérégulocène, Earth's City Lights par DMSP

Anthropocène, Capitalocène ou… Dérégulocène ?

Dérégulocène, Earth's City Lights par DMSP

Rappel de la définition de l’Anthropocène, par Wikipédia :

L’Anthropocène, soit l’Ère de l’Homme, est un terme relatif à la chronologie de la géologie proposé pour caractériser l’époque de l’histoire de la Terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre. Ce terme a été popularisé à la fin du xxe siècle par le météorologue et chimiste de l’atmosphère Paul Josef Crutzenprix Nobel de chimie en 1995 et par Eugene Stoermer, biologiste, pour désigner une nouvelle époque géologique, qui aurait débuté selon eux à la fin du xviiie siècle avec la révolution industrielle, et succéderait ainsi à l’Holocène. L’Anthropocène serait la période durant laquelle l’influence de l’être humain sur la biosphère a atteint un tel niveau qu’elle est devenue une “force géologique” majeure capable de marquer la lithosphère.

La notion d’Anthropocène est aujourd’hui discutée, en particulier parce qu’elle pourrait être comprise comme attribuant uniformément à toutes les communautés humaines historiques la responsabilité de la grande accélération de la destruction de l’environnement depuis les débuts de la mondialisation. D’autres termes ont été proposés afin de discerner mieux les acteurs et les causalités potentielles : Capitalocène, Anglocène, Plantationocène[1]…

Le Dérégulocène est une proposition alternative espérant embrasser à la fois la spécificité de l’emprise de l’ensemble de l’espèce humaine sur son milieu et la très grande diversité des modes d’interaction de chacune des différentes communautés historiques, toutes n’ayant pas engendré de perturbation environnementale exposant au risque d’effondrement, voire “d’autodestruction”.

Dérégulocène, proposition de définition :

Époque à partir de laquelle les capacités d’emprise progressivement acquises par une espèce particulière n’ont plus été régulées par les interactions de cette espèce avec l’ensemble du vivant, l’influence de cette espèce sur la biosphère devenant peu à peu identifiable et susceptible de marquer la lithosphère.

La notion de Dérégulocène a été présentée le 17 janvier 2019, lors d’une conférence à Sciences Po Lille avec Luc Semal, docteur en science politique, au CERAPS (Université Lille 2). La conférence était organisée par Virage énergie et la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités.

[1] Chwałczyk F. Around the Anthropocene in Eighty Names—Considering the Urbanocene Proposition. Sustainability. 2020; 12(11):4458. https://doi.org/10.3390/su12114458 ; Haraway, D. & Neyrat, F. (2016). Anthropocène, Capitalocène, Plantationocène, Chthulucène: Faire des parents. Multitudes, 65, 75-81. https://doi.org/10.3917/mult.065.0075

5 Comments:

  • Je souhaite critiquer cette idée d’attribuer à l’espèce humaine un nom d’ère géologique. Déjà, il ne s’agit pas d’une espèce, mais plutôt d’un sous-groupe d’espèce, car certains peuples, bien que rares aujourd’hui, me semble-t-il n’ont pas cet impact négatif sur l’environnement, ou en tout cas beaucoup moins.

    Il est intéressant de remarquer (je reprends l’article de wikipédia) que le terme d’Anthropocène est discuté dans la communauté scientifique des géologues.

    De plus, étant donné, qu’il est possible que des facteurs biologiques (insectes, bactéries, virus etc…) “finissent” par nous réguler, je trouve cela trop “précoce” de réfléchir à donner un nom à une nouvelle ère géologique.

    • bonjour

      pourtant nos “descendants”, lorsqu’ils feront des fouilles et des carottages ne retrouveront quasiment rien de notre civilisation. par contre ils verront un effondrement massif et rapide de la vie sur terre…extinction de masse, bien + rapide que celle qui décima les dinosaures…

      • ***pourtant nos “descendants”, lorsqu’ils feront des fouilles et des carottages ne retrouveront quasiment rien de notre civilisation ***

        AhAh C’est oublier le nucléaire. Équipés de radiamètres et autres analyseurs (genre spectro de masse), ils verront partout des anomalies.
        Des taux de radiations et/ou la présence d’atomes artificiels (dans des proportions isotopiques artificielles) et donc un jeu immodéré d’imbéciles avec la matière qui, c’est connu, a quelques effets sur le vivant. La ‘preuve’, le vivant complexe ne s’est développé sur notre tas de boue que lorsque le niveau de radiation tombé très bas – et d’abord dans les mers bcp moins exposées aux radiations.
        Ce niveau de radiations mortelles que nos mafieux tentent avec un succès remarquable de remonter le plus vite possible pour se gaver.
        Ils verront aussi des km3 de décharges….

        Ils verront des concentrations bizarres de déchets dans les ex mers européennes où des milliers de tonnes de déchets d’armes (explosifs et produits mortels).

        Bref, il y a de quoi étudier une civilisation qui en une centaine d’années a dévasté la planète. Une visibilité qui ne disparaitra qu’avec la planète.

  • new morning / Répondre

    Le dérégulocène met l’accent sur le résultat : plus de régulation. Le mégalocène met l’accent sur la cause : la folie des grandeurs d’une part croissante de la population mondiale.
    https://www.partage-le.com/2018/04/9279/

  • Sur cette problématique de l’anthropocène et du capitalocène (forcément), petit échange avec une série de dessins que je suis en train de réaliser pour le Muséum d’histoire naturelle de Grenoble : https://1011-art.blogspot.com/p/planche-encyclopedie.html Mais aussi par la série “Panta rhei” sur ce même sujet https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html

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